Le candidat à l’élection présidentielle malienne issu de la société civile, Aliou Diallo, est arrivé en troisième position du scrutin, avec un résultat surprise de près de 8% des voix. Un exploit au regard du parcours de cet entrepreneur qui se présentait pour la première fois devant les électeurs dans un contexte politique verrouillé par le président sortant, IBK.
Une élection jouée d’avance
En dehors des nombreuses irrégularités qui ont été dénoncées par les observateurs, dans la tenue même du scrutin, c’est avant l’élection que le travail de sape avait été effectué par les autorités, afin de faire de cette élection un jeu d’enfant pour Ibrahim Boubacar Keita (IBK), l’actuel président.
Dans un pays blasé par les promesses politiques non tenues et blessé par les conflits civils, la population, las, ne désirait qu’une seule chose : que cette élection se déroule dans la paix. Quitte à ne pas aller voter et laisser les oligarques décider du destin du pays.
Si bien que moins de 40% des habitants du pays se sont déplacés pour aller voter. Abreuvés par les sondages douteux et sans confiance pour la politique, les Maliens devaient faire un plébiscite sans équivoque en faveur des tenants du pouvoir.
La surprise Diallo
C’était sans compter sur la candidature d’Aliou Diallo, dont le programme axé sur le développement économique et la réconciliation nationale a fait mouche, faisant trembler les deux favoris du scrutin jusqu’au bout de l’annonce des résultats.
Une candidature qui a apporté un vent de fraicheur à la politique malienne en raison des thématiques abordées, laissées de côté par le pouvoir actuel, mais également par la personnalité originale d’un candidat de dix ans plus jeune que les deux finalistes de l’élection (IBK et Soumaïla Cissé) et issu de la société civile.
En effet, cet homme d’affaires, notamment soutenu par le Cherif de Nioro pendant la campagne, n’a jamais trempé dans la politique politicienne malienne. Son engagement comme son programme étaient avant tout le fruit d’une volonté civique et patriotique de redresser le pays. Ce qui explique sans doute l’engouement populaire autour de cette candidature, cette troisième place et ce résultat important.
Les responsabilités du troisième homme
Loin de s’endormir sur ses lauriers, le troisième homme a désormais un rôle important à jouer dans la politique nationale.
Il devra suivre avec vigilance les pratiques du prochain président et mener une opposition constructive, en s’appuyant sur les futurs élus de son parti ADP-Maliba, qu’il devra continuer à structurer. Il faudra aussi qu’il démontre par son intégrité que son émergence dans le paysage politique malien ne change pas sa vision et son engagement pour le pays.
Il faudra, enfin, qu’il se prépare et unisse autour de lui, afin de préparer le prochain programme de la prochaine élection qui pourrait lui permettre d’accéder à la fonction suprême, mais surtout de réaliser un profond redressement du Mali.
